25/10/2022 Belgio (Belgique)
“If you ever come across anything suspicious like this item, please do not pick it up, contact your local law enforcement agency for assistance”
Des chercheurs qui étudient une épave vieille de 80 ans dans la mer du Nord ont découvert que le navire, coulé par une bombe pendant la Seconde Guerre mondiale, laisse actuellement échapper des déchets toxiques sur le fond de l’océan, influençant la microbiologie et la géochimie de ce dernier. Selon les chercheurs, cela pourrait justifier que ce navire, ainsi que d’autres épaves, soit retiré des fonds marins. Le V-1302 John Mahn était un chalutier de pêche allemand qui a ensuite été utilisé par les nazis comme patrouilleur. La Royal Air Force britannique a bombardé et coulé le navire en 1942. Selon la nouvelle étude, le navire a passé la majeure partie d’un siècle à reposer à 30 mètres sous le niveau de la mer dans la mer du Nord belge et il a laissé échapper des polluants toxiques dans l’eau. Les fonds marins de la mer du Nord regorgent de milliers d’épaves de navires et d’avions, d’agents chimiques et de millions de tonnes de munitions telles que des obus et des bombes. Les épaves contiennent des substances dangereuses telles que du pétrole et des explosifs qui peuvent nuire à l’environnement marin. Cependant, il n’y a pas beaucoup de données sur l’emplacement réel des épaves.
Selon Josefien Van Landuyt, auteur de l’étude:
Le grand public est souvent assez intéressé par les épaves de navires en raison de leur valeur historique, mais l’impact environnemental potentiel de ces épaves est souvent négligé. Elles peuvent être des objets dangereux, fabriqués par l’homme, qui ont été introduits involontairement dans un environnement naturel. Van Landuyt et ses collègues ont examiné l’impact du V-1302 John sur le microbiome et la géochimie des fonds marins environnants. Ils ont prélevé des échantillons de coque en acier et de sédiments à partir et autour du navire, à une distance croissante de celui-ci et dans différentes directions, puis ils ont analysé la bio et la géochimie autour de l’épave. Ils ont trouvé différents degrés de concentration de polluants toxiques, notamment des métaux lourds (comme le nickel et le cuivre), des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP, des produits chimiques naturellement présents dans le pétrole brut et l’essence), de l’arsenic et des composés explosifs. Les plus fortes concentrations de métaux ont été trouvées dans l’échantillon le plus proche de la soute à charbon du navire. Selon les chercheurs, ces concentrations ont eu un impact sur la vie microbienne environnante. Ils ont trouvé des microbes tels que les Rhodobacteraceae et les Chromatiaceae, connus pour dégrader les HAP, dans les échantillons qui présentaient les plus fortes concentrations de polluants. Des bactéries sulfato-réductrices (telles que Desulfobulbia) étaient présentes dans les échantillons de coque, corrodant très probablement cette dernière.
Selon Van Landuyt:
Bien que nous ne voyions pas ces vieilles épaves, et que beaucoup d’entre nous ne sachent pas où elles se trouvent, elles peuvent encore polluer notre écosystème marin. En fait, leur âge avancé pourrait accroître le risque environnemental en raison de la corrosion, qui ouvre des espaces auparavant fermés. À ce titre, leur impact environnemental est encore en évolution. L’étude n’est que la partie émergée de l’iceberg, précise Van Landuyt. Il faudrait échantillonner un plus grand nombre d’épaves en divers endroits pour mieux comprendre l’impact total sur la mer du Nord. Pour l’instant, nous savons que les épaves sont plus problématiques que nous l’aurions probablement pensé et que la question doit être étudiée plus avant. L’étude publiée dans la revue Frontiers in Marine Science: 80 years later: Marine sediments still influenced by an old war ship.
Photo: Des échantillons de sédiments ont été prélevés autour de l’épave du John Mahn sur les quatre transects. La soute à charbon était située à l’arrière du navire, sur le côté bâbord/arrière indiqué par la croix rouge. Les bombes dont le navire était équipé se trouvaient principalement à l’avant et à l’arrière du navire. (Josefien Walter Lutgardis Van Landuyt et col./ Frontiers in Marine Science)
Dear editors, Biographie d’une Bombe is aimed at highlighting the danger caused by unexploded bombs. Moreover, the most important aspect is that we work completely non profit, raising awerness about this topic is what drives us. We apologize if we make use of pictures in yours articles, but we need them to put a context in how findings are done. We will (and we always do) cite source and author of the picture. We thank you for your comprehension