14/01/2024 Francia, (France), Alta Francia (Hauts-de-France), Somme, Péronne, Albert
Beaumont-Hamel. Écrit par Valentine Poignon. Nous sommes le premier jour de juillet 1916. La Grande Guerre fait rage. Dans la Somme, à quelques kilomètres d’Amiens, les forces britanniques préparent une surprise volcanique à leurs ennemis allemands. Ils creusent, plus de dix-huit mètres sous la terre, une immense galerie qu’ils remplissent d’explosifs. Beaucoup d’explosifs. Au total, 40 000 livres se cachent sous la surface, prêts à exploser au visage des casques à pointe. Elle s’appelle la mine de Hawthorn Ridge. Mais la surprise ne se passe pas comme prévu. La détonation a lieu à 7h20, et non pas 7h30, comme il est prévu. Le bruit alerte les soldats allemands qu’une attaque d’infanterie se prépare. Ils prennent les devants. L’erreur est fatale pour les Alliés. Les pertes sont lourdes. Le cratère est même récupéré par l’ennemi.
Une enquête scientifique sans précédent
Cent sept ans après, la science s’intéresse enfin à la catastrophe. Des chercheurs, issus de plusieurs disciplines scientifiques, ont eu accès au site en France, équipés de plusieurs outils technologiques, dont des drones dotés de caméras d’imagerie, “pour examiner la zone comme jamais auparavant”, révèle un communiqué. Grâce à ces engins, ils ont pu également étudier une autre explosion des Britanniques, celle de novembre 2013. Dans leur enquête présentée dans le Journal of Conflict Archaeology, les scientifiques indiquent avoir localisé les épicentres des deux déflagrations et repéré vingt-sept obus endommagés, ayant appartenu aux Alliés. Ils ont également identifié un obus intact qui n’avait pas éclaté, avec son fusible à retardement. Il en reste beaucoup de ce type sur la Somme, rappelle le communiqué. Enfin, une caisse de munitions vides du camp britannique a été découverte. Surtout, les chercheurs disent avoir trouvé des preuves d’un tunnel qui était caché depuis plus d’un siècle. Il aurait été creusé dans le cratère par les forces allemandes pour accéder plus facilement dans le No Man’s Land.
“L’art de capturer des cratères”
Avec toutes ces données, les auteurs ont pu mieux comprendre comment les Allemands ont pu récupérer le cratère et comment ils ont réussi à l’intégrer sur leur ligne de front, assurent-ils. “Les Allemands ont rapidement maîtrisé l’art de capturer des cratères et l’ont utilisé à leur avantage”, partage le professeur Peter Doyle, historien militaire à Goldsmiths, Université de Londres, qui a fait partie de l’équipe. “Bien qu’ils aient perdu beaucoup d’hommes lors de l’explosion initiale, le cratère est devenu une partie de la ligne de front allemande, ce qui signifie que la chance de franchir la ligne ici a été perdue. “Notre étude a fourni de nouvelles preuves de la forteresse construite par les Allemands à partir du cratère capturé au milieu du No Man’s Land, qui a condamné l’attaque britannique à l’échec. Cela renforce l’idée que faire sauter la mine dix minutes plus tôt, pour laisser à la terre le temps de se tasser, était une très mauvaise idée”, constate-t-il avant de conclure : “Ce n’est que grâce à des efforts concertés quatre mois plus tard, et à une nouvelle mine, que Hawthorn Redoute a été capturée par les Highlanders.”
Par sécurité, la police conseille à la population de ne pas toucher ou déplacer ce genre de munitions.
Dear editors, Biographie d’une Bombe is aimed at highlighting the danger caused by unexploded bombs. Moreover, the most important aspect is that we work completely non profit, raising awerness about this topic is what drives us. We apologize if we make use of pictures in yours articles, but we need them to put a context in how findings are done. We will (and we always do) cite source and author of the picture. We thank you for your comprehension