06/07/2023 Francia, (France)
Écrit par l’équipe Ça m’intéresse
Les vestiges de la bataille de la crête de Vimy (62)
Le sol est gondolé comme une mer qui se serait figée. Ce décor n’a pourtant rien de naturel. Le 21 mai 1916, quelque 70 000 obus allemands s’abattent, en seulement quatre heures, devant la crête de Vimy. C’est l’un des pilonnages les plus intensifs de toute la guerre sur une surface aussi réduite. Les soldats allemands lancent alors l’assaut de l’infanterie et prennent sans difficulté la première ligne. La déroute est totale pour les Anglais qui tiennent les tranchées en face. Moins d’un an plus tard, le 9 avril 1917, quatre divisions canadiennes reprendront définitivement la zone. Ce champ d’obus est visible au parc mémorial canadien de Vimy.
Infos : 03 21 50 68 68 ou memorialcanadiendevimy.fr
L’effroyable trou de mine, le Lochnagar Crater, Ovillers-la-Boisselle (80)
Le matin du 1er juillet 1916, à 7 h 28, « une colonne de terre s’éleva de plus en plus haut, jusqu’à 1 220 mètres », témoigne l’aviateur britannique Cecil Lewis, qui survole la zone au moment de l’explosion. Si la hauteur est peut-être exagérée, le résultat n’en est pas moins impressionnant : un cratère de 90 mètres de diamètre et de 32 mètres de profondeur, dû à l’explosion de 27 tonnes de mines entreposées sous terre. L’opération a pour but de déstabiliser les Allemands et d’embrayer sur une offensive terrestre. C’est le début de la bataille de la Somme, l’une des plus meurtrières de la Grande Guerre : on compte près de 1 060 000 victimes, dont 442 000 morts ou disparus. Le Trou de mine de La Boisselle appelé encore La Grande Mine et en anglais, Lochnagar Crater (« Le cratère Lochnagar »), toujours très spectaculaire, se trouve sur la D 20, route de la Grande- Mine, au sud d’Ovillers-la-Boisselle.
Plus d’infos à l’office de tourisme de la Somme : 03 22 71 22 71.
Un vitrail pour le maréchal Foch, Doullens (80)
La scène se déroule le 26 mars 1918, au premier étage de l’hôtel de ville de Doullens. Depuis plusieurs mois déjà, l’armée allemande profite des dissensions entre les commandements français et britannique, notamment entre Philippe Pétain et Douglas Haig. Elle espère vaincre les Alliés avant l’arrivée massive de troupes américaines, prévue en juin. Il y a urgence à accorder ses violons du côté des Alliés. Poincaré, Clemenceau, Pétain, Foch, le maréchal Haig, le général Wilson… tous les représentants civils et militaires français et anglais sont là, autour de la table. Au cours des débats, Douglas Haig (assis sur la droite du vitrail, parlant à l’oreille de Poincaré) déclare : « Si le général Foch consentait à me donner ses avis, je les écouterais bien volontiers. » Le chef d’état-major de l’armée française devient ainsi le « coordinateur des armées alliées ». Le vitrail commémoratif du commandement unique a été réalisé en 1937. Il est visible au premier étage de la mairie de Doullens.
Infos à l’office de tourisme de Doullens : 03 22 32 54 52.
Carrière Wellington : 22 km de tunnels sous les pavés d’Arras (62)
Le 9 avril 1917, plusieurs milliers de soldats néo-zélandais et britanniques engagés aux côtés de l’armée française vivent sous terre depuis deux mois. Ils ont creusé 22 kilomètres de tunnels, aménagé cuisines, douches et salles de soin et, surtout, acheminé munitions et explosifs jusque sous la ville d’Arras, tenue par les Allemands. À 5 h 30 du matin, ils font sauter les derniers mètres de terre qui les séparent de la surface et surgissent à la stupeur de l’armée ennemie. Déjà pilonnés depuis plusieurs jours, fatigués par le manque de nourriture et le froid, les Allemands sont contraints de battre en retraite. Quelques jours plus tard, pourtant, ils reprendront l’avantage. Aujourd’hui, 350 mètres de galeries souterraines sont ouvertes au public. Un ascenseur vitré descend les visiteurs à 22 mètres de profondeur.
Infos : 03 21 51 26 95
Le cimetière chinois de la Somme, Noyelles-sur-Mer (80)
Que font des sinogrammes sur des stèles de 14-18 ? Ces formules d’hommage commémorent la présence de 842 ouvriers chinois venus des colonies britanniques en 1917. Ces travailleurs étaient généralement affectés à des tâches pénibles et dangereuses, comme le terrassement des tranchées, le déminage ou le ramassage des soldats morts sur le champ de bataille. La plupart ont succombé à des maladies telles que le choléra ou la grippe espagnole, et aussi sur le champ de bataille. Ce lieu reste aujourd’hui le plus grand cimetière chinois d’Europe. Des statues de lions offertes par la République populaire de Chine ont d’ailleurs été disposées non loin du porche d’entrée. Le cimetière chinois de Nolette est situé sur la commune de Noyelles-sur-Mer.
Infos : 03 22 60 93 50.
Le dédale tragique de la guerre des mines, Vauquois (55)
Février 1915. Une féroce bataille ravage le village de Vauquois sur la butte éponyme et se solde par un match nul. Les armées allemande et française sont obligées de camper l’une en face de l’autre. Chacune aménage alors un réseau de galeries souterraines et en profite pour loger de la dynamite en dessous des positions adverses. C’est la guerre des mines : plus de 1 000 tonnes d’explosifs déclencheront 519 explosions durant trois ans, creusant des cratères de plus de 25 mètres de profondeur et de 100 mètres de largeur. Le village sera reconstruit après la guerre, mais au pied de la butte cette fois. Equipé d’un casque de chantier et d’une lampe torche, arpentez les kilomètres de galeries, réaménagées par l’association Les Amis de Vauquois. Des visites guidées sont organisées le premier dimanche de chaque mois, uniquement sur rendez-vous.
Infos : 03 29 80 73 15 ou butte-vauquois.fr
POUR ALLER PLUS LOIN
Le site cheminsdememoire.gouv.fr recense les lieux de mémoire, monuments, musées consacrés à la Grande Guerre et propose des parcours thématiques.
Fabien Trécourt et Nicolas François
Par sécurité, la police conseille à la population de ne pas toucher ou déplacer ce genre de munitions.
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