01/02/2024 Francia, (France), Borgogna-Franca Contea, (Bourgogne-Franche-Comté), Alta Saona, (Haute-Saône), Vesoul
Écrit par Catherine Eme-Ziri
Angela Williamson et Jean-François Maillot faisaient des travaux dans leur maison de Colombier, en Haute-Saône. Dans le grenier d’une grange, sous une épaisseur de foin bien épaisse et tassée par les années, ils ont découvert un portefeuille, un stylo-plume, quelques photos de jeunes gens, dont certaines devant une église et même une lettre datée du 4 avril 1940. Ces objets ont été perdus il y a 84 ans… au début de la Seconde Guerre. Mondiale.
Des objets avec une forte charge affective
La lettre retrouvée est envoyée par Jean à son cousin Vincent. Elle raconte les difficultés de vie, de la guerre. Angela Williamson, la propriétaire de la maison, dit son émotion au micro de notre journaliste Emmanuel Deshayes : “On a été très ému. C’était un courrier personnel. On n’en avait pas beaucoup de photos, à l’époque. On a les mêmes, chez nous, qui ont résisté au temps. On a tous des oncles, des grands-pères qui ont fait la Seconde Guerre mondiale ou la Première. On est attaché à sa maison, sa famille.”
C’est un trésor
Angela Williamson
La propriétaire imagine la peine qu’a ressentie Vincent quand il a perdu son portefeuille, sûrement après une nuit passée dans le foin de la grange. Elle suppose même qu’il a peut-être dû partir précipitamment. “Cela a dû être un stress terrible pour Vincent qui avait ce lien, grâce à ces photos avec sa famille, ses racines.”, renchérit Jean-François Maillot.
Une partie de l’énigme vite résolue
Et, leur curiosité piquée au vif, ces deux retraités ont commencé à mener l’enquête pour en connaître davantage sur Jean et Vincent. Jean-François Maillot confirme leur supposition : “Les anciens du village nous ont dit que des troupes étaient passées ici, elles couchaient dans des granges.” Grâce à la photo avec une église en arrière-plan, et avec internet, Jean-François Maillot n’a pas eu besoin de beaucoup de temps pour savoir où le cliché avait été pris : “Il m’a fallu moins de cinq minutes pour trouver grâce aux éléments architecturaux comme la porte, le vitrail et l’horloge qui n’est pas dans l’axe et avec, derrière la photo, le tampon du photographe, situé à Prades, près de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales ! ” L’église, c’est celle de Formiguères, un petit village pyrénéen de 500 habitants. Ils ont déjà pris contact avec la mairie pour retrouver la famille Soubielle, le nom de famille de Vincent.
“Je mènerai l’enquête jusqu’au bout”
Jean-François Maillot
Pour ce Haut-Saônois, la suite paraît évidente: “On veut donner ces pépites à la famille, leur remettre. Cela ne doit pas s’arrêter là ! C’est comme un puzzle, on imagine la vie de Vincent.” Les médias s’intéressent à l’affaire, la mairie de Formiguères doit leur répondre. Cette année, le 6 juin 2024, le débarquement des Alliés en Normandie sera commémoré en grande solennité pour son 80 e anniversaire. Jean-François Maillot espère beaucoup de cet événement pour résoudre l’énigme, si ce n’est déjà fait avant…Jean-François n’a pas connu son oncle, fusillé par les Allemands le 6 avril 1944, il ajoute : “Raconter ce qui s’est passé, c’est peut-être aussi une façon de faire revivre mon oncle.” Angela, elle, avoue son attente, avec une pointe d’inquiétude quand même : “On aimerait savoir qu’il est bien rentré chez lui, qu’il a vécu heureux jusqu’à la fin de ses jours. C’est ce qu’on espère.”
Photo-Source: france3-regions.francetvinfo.fr-© Laurent Brocard – France télévisions
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