Ognuno recita il proprio ruolo, immerso in quella divina sensazione di devozione allo scopo comune: la realizzazione di un'opera d'arte, che anche la bonifica bellica sa idealizzare.

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Ognuno recita il proprio ruolo, immerso in quella divina sensazione di devozione allo scopo comune: la realizzazione di un'opera d'arte, che anche la bonifica bellica sa idealizzare.

Des obus aux colis suspects… Le quotidien détonnant des démineurs de Paris

Categories: RESIDUATI BELLICI IN FRANCIA E BELGIO

Belgio (Belgique)

23/01/2024 Francia, (France), Île-de-France, Parigi (Paris)

Par Antoine Blanchet

Une voix s’échappe du talkie-walkie, et c’est parti. Les deux agents de permanence de l’équipe de déminage font leurs préparatifs et filent vers leur camion. Le gyrophare retentit, et le véhicule fonce vers la gare Saint-Lazare à Paris, où un colis suspect a été retrouvé ce lundi 15 janvier 2024 près d’une poubelle située à côté d’une voie de trains. Une personne a été vue en train de le poser délibérément puis partir.  Arrivée sur place, l’équipe prend contact avec les policiers. La tension descend d’un cran. Le colis suspect est un sac ouvert et le chien renifleur de la SNCF n’a rien senti d’anormal. Un périmètre de sécurité a toutefois été installé. Après vérification, on respire : rien de dangereux dans le sac, qui est récupéré par les agents de la gare.

Plus de 1 500 interventions chaque année

Cette intervention, c’est le quotidien de l’équipe de déminage de permanence du laboratoire central de la préfecture de Police de Paris. Chaque année, ces équipes qui se relaient sur des astreintes de 24 heures sont sollicitées plus de 1500 fois dans une zone couvrant la capitale et la petite couronne. Cela peut aller du sac à dos suspect à l’obus trouvé sur un chantier. Pendant une matinée, actu Paris a accompagné ces équipes.

Le laboratoire central, un lieu unique en son genre

Avant de parler des démineurs, il faut parler de leur quartier général, unique en son genre. Il s’agit du laboratoire central de la préfecture de Police de Paris. Créé en 1873, il regroupe plus de 190 personnes, mobilisées sur de multiples thématiques. On y trouve trois équipes de permanence : les démineurs, mais aussi une unité incendie explosion : « Ce sont eux que nous allons appeler pour faire des constatations après une explosion ou un incendie, comme dans les affaires de la rue Saint-Jacques ou encore l’incendie de Notre-Dame« , précise Christophe Prézron, directeur du laboratoire central. La troisième équipe travaille quant à elle sur un sujet ultrasensible : les risques chimiques. Si par exemple une enveloppe est envoyée avec une poudre non identifiée, ou si les démineurs découvrent la présence d’un liquide suspect lors d’une intervention, ce sont eux qui prennent le relais, afin d’identifier tout risque. Mis à part ces équipes de permanence, tout un pan du laboratoire est consacré à la recherche et au développement dans le but d’identifier et de maîtriser les nouvelles menaces. « Ça peut aller des explosifs artisanaux aux bus qui ont pris feu il y a quelques semaines« , illustre le directeur du laboratoire.

Le déminage : une institution ancienne à Paris

Mais revenons au déminage. Là aussi, nous sommes sur une institution ancienne, créée en 1893. Une nécessité à cette époque, comme nous le détaille Laurent, démineur en chef qui nous accompagnera tout au long de la matinée : « D’un côté, il y avait de nombreuses bombes de la guerre de 1870 et de la Commune encore présentes, de l’autre, les attentats à la bombe des anarchistes qui étaient très fréquents ».

Plusieurs types d’interventions

Aujourd’hui, l’équipe est formée d’une trentaine de membres. Tous ont passé un concours de la préfecture de Police, et environ 80 % sont d’anciens militaires, la connaissance des explosifs n’étant pas à portée de toutes les mains. Chaque jour, deux binômes gèrent l’astreinte de permanence.  Comme le liste Laurent, les types d’interventions sont multiples : « Il va y avoir les colis suspects, les découvertes de munitions (obus, grenades, etc.), mais aussi la sécurisation lors de déplacements de personnalités officielles ou encore d’évènements d’envergure ».

Comment définir si un colis est suspect ?

Si chaque journée peut apporter son lot de surprises, c’est bel et bien le colis suspect qui remporte la palme des déplacements des démineurs. Souvent dans les gares et les métros, les alertes peuvent aussi être sur la voie publique : « Ça va du sac oublié au véhicule suspect garé devant un édifice sensible », détaille Laurent. Une nuance d’envergure à prendre en compte : un objet abandonné n’est pas un colis suspect ! « C’est la police ou encore les agents de la sûreté ferroviaires qui vont mener l’enquête dans un premier temps. S’ils voient par exemple sur la vidéosurveillance qu’une personne a laissé un sac puis est partie en courant, là ça devient suspect et on nous appelle. Même chose si leurs chiens renifleurs d’explosifs détectent quelque chose ». Dans la majorité des cas, pas de traces d’explosifs dans ces contenants délaissés, mais au moindre doute, les équipes sont appelées. En cas d’intervention des démineurs, les forces de l’ordre dressent un périmètre de sécurité plus ou moins important selon la menace. « L’équipe de déminage va ensuite décider de quel outil utiliser pour identifier puis neutraliser l’explosif », précise Laurent. Pour ce faire, les démineurs possèdent une pléthore d’outils de pointe, dont certains robotisés.

Obus et bombes à disposition

La salle de briefing de l’équipe nous plonge tout de suite dans le deuxième type d’interventions : la neutralisation de munitions. Le long des étagères, des centaines d’obus, de grenades ou encore de mines sont exposés. La fonction de ces explosifs, désactivés et récupérés lors de missions antérieures, est d’importance : « Lorsque l’on reçoit une photo, on peut rapidement identifier de quel type de bombe il s’agit. Lors d’une intervention, on va soit désactiver la munition, soit la faire exploser dans un lieu dédié », résume Laurent. Car l’histoire moderne de Paris a laissé de nombreuses traces explosives en son sein. Les plus anciennes : la guerre de 1870 et par extension la Commune. « Ce n’est pas rare qu’on trouve des obus de cette époque. Il y a quelques semaines, on a retrouvé dans la capitale une bombe prussienne« , révèle Laurent.

Des mécanismes vicieux et complexes

Si la Ville Lumière a été épargnée par la Première Guerre mondiale, ça n’a pas été le cas de lors de la seconde. Sous l’Occupation, les avions anglais et américains ont bombardé la capitale. Nœud ferroviaire porte de la Chapelle, usines Renault à Boulogne-Billancourt… Certaines zones de la petite couronne souvent ciblées sont plus susceptibles d’avoir un sol dans lequel se nichent quelques bombes. À la manière d’un guide chevronné d’un musée militaire, Laurent est capable de détailler le fonctionnement de ces objets meurtriers. « Les bombes anglaises étaient fréquemment piégées pour exploser plus tard, ce qui peut rendre le désamorçage plus complexe. À l’inverse, les bombes allemandes avaient un fonctionnement électrique et non mécanique. Pour nous, c’est plus simple, car les condensateurs vont être déchargés avec le temps », égrène le démineur. Dans la salle se trouvent également des armes et explosifs plus modernes, car toutes les munitions retrouvées ne sont pas des vestiges des guerres mondiales, comme le détaille Laurent : « C’est de l’armement que l’on va retrouver dans le milieu du banditisme. La plupart de ces armes proviennent du conflit yougoslave. Il arrive par ailleurs que l’on soit appelés lors de certaines perquisitions, où il y a un risque de trouver des explosifs ».

Déplacements de personnalités et Jeux olympiques

Les démineurs doivent aussi être présents lors des déplacements de personnalités « officielles », afin de détecter en amont que tout est sécurisé au sein du lieu visité. Même chose par ailleurs pour les spectacles pyrotechniques, comme les feux d’artifice du 14 juillet. L’actualité sportive donne aussi une bonne dose de travail supplémentaire. C’est le cas pour la coupe du monde de rugby ainsi que les futurs Jeux olympiques 2024. Pour le rassemblement d’ampleur à venir cet été dans la capitale et sa banlieue, les démineurs ne seront pas seuls. « Des effectifs de la préfecture de Police, ce qui est une première, ont été massivement formés pour sécuriser les nombreux lieux où se dérouleront les Jeux olympiques », précise Laurent. L’armée et la gendarmerie seront aussi de la partie.

Nouvelle intervention gare Montparnasse

Mais l’heure n’est plus à l’été prochain. La voix retentit de nouveau dans le talkie-walkie, et la camionnette est repartie sur l’asphalte parisien. L’intervention est cette fois-ci gare Montparnasse. Dans un TGV en provenance de Bordeaux, une personne a laissé sa valise. Là aussi, les investigations des agents SNCF ont laissé place au doute. Le chien renifleur n’a pas détecté d’explosifs, mais la valise étant en hauteur, il y a eu difficilement accès, ce qui l’aurait fait passer à côté de quelque chose. Le trafic est donc interrompu.

Photo-Source: actu.fr

Biographie d’une Bombe

Chers éditeurs, Biographie d’une Bombe vise à mettre en lumière le danger causé par les bombes non explosées. De plus, l’aspect le plus important est que nous travaillons entièrement à but non lucratif, la sensibilisation à ce sujet est ce qui nous motive. Nous nous excusons si nous utilisons des images dans vos articles, mais nous en avons besoin pour mettre en contexte la façon dont les résultats sont effectués. Nous citerons (et nous le faisons toujours) la source et l’auteur de l’image. Nous vous remercions de votre compréhension

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