Ognuno recita il proprio ruolo, immerso in quella divina sensazione di devozione allo scopo comune: la realizzazione di un'opera d'arte, che anche la bonifica bellica sa idealizzare.

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Ognuno recita il proprio ruolo, immerso in quella divina sensazione di devozione allo scopo comune: la realizzazione di un'opera d'arte, che anche la bonifica bellica sa idealizzare.

Bienvenue dans la zone rouge!

Categories: RESIDUATI BELLICI IN FRANCIA E BELGIO

Bienvenue dans la zone rouge! Une dénomination inventée après la Première Guerre mondiale pour désigner les zones les plus durement touchées par le conflit. Le châlonnais, et particulièrement la zone englobant Suippes, ont été le théâtre d’âpres batailles entre Français et Allemand. Laissant derrière elles nombre de cimetières. Et des tonnes de munitions non explosées. Une dénomination inventée après la Première Guerre mondiale pour désigner les zones les plus durement touchées par le conflit. Le châlonnais, et particulièrement la zone englobant Suippes, ont été le théâtre d’âpres batailles entre Français et Allemand. Laissant derrière elles nombre de cimetières. Et des tonnes de munitions non explosées. Un problème régulier pour les ouvriers des chantiers et les agriculteurs. Mais aussi pour les particuliers. Qu’il s’agisse de grenades conservées précieusement par un collectionneur ou d’un vieil obus ramené par le grand-père et oublié au grenier, ces explosifs ont leurs entrées dans de nombreuses maisons des alentours. Une situation qui n’est pas sans risque. C’est d’ailleurs après la découverte d’explosifs dans une maison incendiée à Suippes en mai dernier que le maire de la ville, Jean-Raymond Égon a pris sa plume en juillet 2017. «  De tout temps, des Suippas ont récupéré ou collectionné des armes ou des munitions (…). Aujourd’hui, dans certaines maisons de notre village, il existe des explosifs actifs cachés ou non dans les fonds de cave, dans les greniers, dans les jardins, voire même parfois dans la salle à manger  », écrit-il dans son bulletin municipal, mettant en garde ses administrés contre les dangers de ces engins de mort. Et d’appeler «  à déclarer en mairie votre possession ou découverte. Il n’est pas question de sanction mais de prévention pour tous  ». Six mois plus tard, le bilan est maigre. «  J’ai eu deux personnes qui m’ont signalé des explosifs chez eux  », glisse le maire. Qui se doute bien qu’ils sont bien plus nombreux dans sa commune à en posséder. Ce que confirme Michel Vercooren. Cet historique de Suippes, ancien légionnaire, vit d’ailleurs juste à côté de la maison incendiée où l’on a retrouvé plusieurs dizaines de kilos de matières dangereuses. «  Ici, il y a beaucoup de gens qui ont cherché des obus de 14-18  », indique ce collectionneur d’armes. «  Dans le temps, on allait revendre tout ça chez le ferrailleur  », se souvient-il. Lui-même a découvert il y a une quinzaine d’années une grenade cachée dans son grenier. «  Elle était planquée. Quand les ouvriers ont vu ça, ils ont pris peur. J’ai dû appeler les démineurs.  » C’est là que l’équipe de démineurs du centre de déminage de La Veuve intervient. «  Ce genre d’interventions chez des particuliers, on en fait deux ou trois par an  », souligne leur chef, qui requiert l’anonymat pour des raisons de sécurité antiterroriste. «  On appelle ça des munitions de grenier, qui se transmettent de génération en génération. » Et parfois, la maison change de main. Mais l’obus reste. Une goutte d’eau parmi les centaines d’opérations de déminage à l’année. Il faut dire que beaucoup craignent les sanctions si l’on découvre de telles armes chez eux. «  Ça arrive déjà trop souvent. Paradoxalement, il n’y a pas plus d’accident que cela, remarque le démineur, il faut dire que c’est historique par ici. Les villages ont toujours vécu au milieu des munitions. Dans les années 50, les cultivateurs stockaient des dizaines d’obus aux bords des champs comme des stères de bois. » Aujourd’hui encore, ils sont les principaux pourvoyeurs d’obus. «  Mais désormais, ils nous préviennent, s’amuse-t-il, puis ils marquent la zone de l’obus et n’y touchent plus.  ». Une véritable culture des armes et explosifs dans notre région ? Hélène Mehault, directrice du centre d’interprétation Marne 14-18 confirme. «  L’accès est très facile ici. La zone n’a jamais été dépolluée après la guerre. Le coût était trop élevé. Et l’arrivée du camp militaire n’a fait qu’accentuer le tout. Nos visiteurs éloignés sont toujours étonnés de tomber sur des obus au coin des champs. Ici, ça fait partie du décor.  ». Quand le musée a ouvert, il y a presque une décennie, des collectionneurs sont même venus leur vendre des munitions «  prétendument découvertes dans un grenier. Alors qu’il y avait de la terre humide dessus  », se souvient la directrice qui fait de la prévention, surtout auprès des jeunes. «  Notamment pour leur dire de faire attention dans certains bois qui ont été plantés après guerre et qui regorgent de bombes. » Mais cela peut aussi être tout simplement chez eux qu’ils feront une telle découverte. Si vous en possédez chez vous, autant prévenir immédiatement la gendarmerie qui vous en débarrassera.

di MAXIME MASCOLI

Foto-Fonte: lunion.fr

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