15/10/2024 Francia, (France), Normandia (Normandie), Orne
Les forêts du Perche (Orne) n’ont plus de secret pour lui. Ou presque. Ici un cratère d’obus, là-bas une ancienne fosse à munitions. Là où le badaud ne voit qu’un dénivelé, un fossé, Fabrice Morand comprend qu’il est face à un vestige de la Seconde Guerre mondiale. Telle une cicatrice causée par les hommes…
La forêt a préservé les traces de la Seconde Guerre mondiale
Fabrice Morand, 55 ans, est archéologue bénévole pour le Service régional d’archéologie de Caen depuis 24 ans (d’abord dans les champs puis dans les forêts dès 2006). Ses missions ne sont pas rémunérées, mais il touche des indemnités afin de couvrir ses frais. C’est la passion qui l’anime et la volonté d’enrichir les connaissances sur l’histoire du territoire. Alors, il arpente depuis plusieurs années les forêts, notant ses découvertes lors d’un quadrillage précis des parcelles. Muni de toutes les autorisations, il repère les microreliefs, toutes traces d’habitats anciens. Mais aussi les empreintes laissées par la Seconde Guerre mondiale. Elles ne manquent pas… Protégées par les hauts arbres et un feuillage dense, elles ont résisté au temps et rappellent qu’il n’y a pas si longtemps on se battait sur ces paisibles chemins de randonnée. « Mon travail a pour but la protection des sites découverts », explique Fabrice Morand, féru d’archéologie depuis son plus jeune âge. Je note les coordonnées, je remplis une fiche de déclaration de découverte avec toutes mes observations et photographies. Le tout est envoyé à la Direction régionale des affaires culturelles et l’Office national des forêts, au pôle archéologique.
Fabrice Morand, archéologue bénévole.
Ce travail permet par la suite d’éviter, par exemple, que des engins de chantier ne viennent détruire ces sites, « ils doivent être préservés pour les générations futures de chercheurs ».
Se montrer prudent
Dans le Perche ornais, Fabrice Morand est le seul à être ainsi accrédité pour de telles prospections. Ouvrier le matin, il troque ses chaussures de sécurité pour des bottes les après-midi. « La forêt préserve toujours ce qu’elle abrite. Il suffit de savoir regarder. » Dans ses notes, chaque structure militaire est parfaitement identifiée.
Alerter, mais ne pas toucher
Lorsqu’une personne trouve un objet potentiellement explosif, la prudence est de mise, confie Robert Maillet. Pour lui, le principe de précaution de base est de ne “pas toucher. Cela paraît “bateau” mais c’est extrêmement important : pourquoi cette munition est là et pourquoi elle n’a pas explosé ? En fait, une munition a été conçue par l’homme pour détruire ou tuer. Le principe de base est de ne pas toucher, de repérer cette munition et d’alerter les services compétents : gendarmerie, police municipale ou nationale qui eux connaissent les rouages et les moyens de nous faire intervenir et évidemment, nous intervenons sur chaque munition découverte.”
Consignes
En cas de découverte d’engin explosif en mer, la préfecture maritime de Méditerranée donne les consignes suivantes :
Ne pas toucher
Noter précisément la position et si possible prendre une photo
Appeler le 196
QUE FAIRE LORS DE LA DÉCOUVERTE D’ANCIENNES MUNITIONS ?
Gardez votre calme.
Ne touchez pas l’objet.
Ne le déplacez pas.
Contactez immédiatement le 17
Par sécurité, la police conseille à la population de ne pas toucher ou déplacer ce genre de munitions.
Chers éditeurs, Biographie d’une Bombe vise à mettre en lumière le danger causé par les bombes non explosées. De plus, l’aspect le plus important est que nous travaillons entièrement à but non lucratif, la sensibilisation à ce sujet est ce qui nous motive. Nous nous excusons si nous utilisons des images dans vos articles, mais nous en avons besoin pour mettre en contexte la façon dont les résultats sont effectués. Nous citerons (et nous le faisons toujours) la source et l’auteur de l’image. Nous vous remercions de votre compréhension