04/05/2024 Francia, (France), Borgogna-Franca Contea, (Bourgogne-Franche-Comté), Côte-d’Or, Digione (Dijon)
Par S.D.
À Dijon, il y a la rue de la Chouette. La toucher, dit-on, porte-bonheur (notamment pour les examens) et la petite sculpture est toute polie d’être chaque jour effleurée. À Dole, ce pourrait être la rue de l’Obus. Mais celui-ci, fiché à bonne hauteur dans une façade, n’est pas à portée de main. Ce projectile (est-ce vraiment un obus ?) serait venu se ficher dans le mur, sans exploser, lors des combats du 21 janvier 1871. C’est ce qu’indique en tout cas la sorte de plaque scellée juste en dessous, qui semble un peu bricolée (R.F. pour République Française sans doute, mais que signifie E.N.P. ?). Bref, ce vestige reste bien mystérieux. Une « curiosité » comme disent prudemment les historiens. Aura-t-il été planté là après coup, en mémoire des combats, bien réels, qui se déroulèrent dans cette partie de la cité ce 21 janvier 1871 ? Mystère et boule de gomme. Les Dolois, en tout cas, l’ont toujours vu là. Et jamais sans doute le mystère de son origine ne sera éclairci. Ignoré par la plupart des gens, le projectile est visible, à condition de lever la tête, sur le mur d’une maison située à droite du cinéma Les Tanneurs.
On s’est battu place Grévy
Si la rue a été nommée rue du 21-Janvier en 1898, c’est pour commémorer la résistance des Dolois ce jour-là à l’entrée des Prussiens dans la ville. « Ils étaient arrivés dans la campagne environnante (Authume, Monnières) vers le 15 novembre 1870. L’armée de Garibaldi n’était plus là pour défendre Dole […] Le 21 janvier 1871, sapeurs-pompiers, gendarmes à cheval, fantassins et zouaves se joignirent aux gardes nationaux pour s’opposer à l’entrée des Prussiens, une armée de 50 000 hommes… en vain ! L’occupation allait durer neuf mois, fortifiant le sentiment anti-allemand des Dolois », écrivent Annie Gay et Jacky Theurot dans leur ouvrage « Dole pas à pas » (Éditions Horvath, 1993), sans signaler cette « curiosité » murale. Les combats coûtèrent la vie à 245 défenseurs de la ville et 160 Prussiens. Au musée des Beaux-Arts de Dole, une toile de 1889 du peintre Eugène Chalon montre les combats qui se sont déroulés place Grévy. En 1969, à l’occasion de travaux, le squelette d’un soldat prussien était mis au jour avenue de la Paix. Deux monuments rappellent ces événements : l’un au Tumulus, où sont tombés les premiers francs-tireurs, et un autre au cimetière nord, où le « carré des Prussiens » a été rénové en 2018. Ce monument officiel, élevé vers la gare en 1887, avait été démonté et remonté au cimetière de Landon en 201 2, du fait du réaménagement du secteur de la gare.
Par sécurité, la police conseille à la population de ne pas toucher ou déplacer ce genre de munitions.
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