Ognuno recita il proprio ruolo, immerso in quella divina sensazione di devozione allo scopo comune: la realizzazione di un'opera d'arte, che anche la bonifica bellica sa idealizzare.

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Ognuno recita il proprio ruolo, immerso in quella divina sensazione di devozione allo scopo comune: la realizzazione di un'opera d'arte, che anche la bonifica bellica sa idealizzare.

Dans l’Eure, l’art pour combattre la guerre

Categories: RESIDUATI BELLICI IN FRANCIA E BELGIO

Belgio (Belgique)

12/11/2023 Francia, (France), Normandia (Normandie), Eure, Bernay, Pont-Audemer

Par Frédéric Durand

Né à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), Jean-Jacques Lebel est un artiste international proche des surréalistes et de Beat Generation. Élève de Marcel Duchamp et André breton, il a déplacé son atelier parisien voici soixante ans dans le village de Freneuse-sur-Risle (proche de Pont-Audemer) « entre Grainville-sur-Ry (76) et Tinchebray (61), les villages de naissance de mes maîtres ». Pour remercier sa commune d’adoption, le plasticien a offert en 2020, « la Liberté éclairant le monde », qui trône depuis sur l’Esplanade Marcel-Duchamp récemment créée. Jean-Jacques Lebel a souhaité en 2022 apporter un symbole de paix aux 350 habitants en donnant cette fois-ci soixante douilles d’obus sculptées par des poilus dans les tranchées.

L’art des tranchées

Lors de l’inauguration officielle de la réplique de la statue de la Liberté et le titre de citoyen d’honneur remis à l’artiste, le samedi 14 octobre, le maire Pascal Bonvoisin a souligné avec émotion « le geste de Jean-Jacques Lebel à travers ce cadeau des soixante douilles d’obus façonnées à la baïonnette dans les tranchées au cœur des combats et devenues des vases décoratifs. C’est un hommage aux poilus inconnus de la Première Guerre mondiale, des artistes sans le savoir. C’est un message de paix et de liberté ». Depuis, la municipalité a fait fabriquer dans la salle du conseil municipal un meuble d’exposition éclairé où une stèle représentant « le soldat qui rend l’âme » est venue rejoindre les œuvres en cuivre dont deux sont écrites en arabe : « Jean-Jacques Lebel a collectionné ces œuvres toute sa vie. Il en possède près de 3 000 pièces qu’il a chinées. Les soldats entre deux assauts gravaient, façonnaient et repoussaient ces douilles à peine refroidies pour créer des paysages, inscrire des messages, dessiner des personnages comme le démontre le livre de Nicole Durand, « De l’horreur à l’art » aux éditions du Seuil. Ils rapportaient ensuite leurs créations chez eux lors des permissions. Nombreuses ont été retrouvées sur les champs de bataille après le conflit. Le tout a même été exposé au Louvres Lens », explique l’élu.

Les enfants, porteurs d’espoir

Témoin de la barbarie, l’art du poilu « est un symbole énorme pour notre commune. Il représente notre mémoire, mais aussi nous rapproche du contexte actuel d’ultra-violence de notre société, de la guerre en Ukraine où il y a aussi des tranchées avec certainement des artistes dans les deux camps et de ce qui se passe en Israël et dans la bande de Gaza. Nous allons bientôt fêter le 11-Novembre et je souhaite encore plus y associer les jeunes du village pour dénoncer la bêtise des guerres. La salle du conseil sera ouverte pour l’occasion au public ». Une vision partagée par Jean-Jacques Lebel qui, pour laisser sa trace dans ce coin tranquille du Lieuvin eurois, a choisi « la mémoire de l’horreur. Il n’y a rien de plus ignoble que la guerre. Regardez en Ukraine ! La régression vers la barbarie en Europe. Notre liberté est menacée directement, donc comment pouvais-je transformer la guerre ? Moi, je combats avec l’art et grâce à l’art. J’essaye de transmettre et de discuter à travers ces œuvres. Voilà pourquoi j’ai offert cela à la commune. Voyez comme je suis naïf ».

Photo-Source: leparisien.fr

Biographie d’une Bombe
Par sécurité, la police conseille à la population de ne pas toucher ou déplacer ce genre de munitions.

Chers éditeurs, Biographie d’une Bombe vise à mettre en lumière le danger causé par les bombes non explosées. De plus, l’aspect le plus important est que nous travaillons entièrement à but non lucratif, la sensibilisation à ce sujet est ce qui nous motive. Nous nous excusons si nous utilisons des images dans vos articles, mais nous en avons besoin pour mettre en contexte la façon dont les résultats sont effectués. Nous citerons (et nous le faisons toujours) la source et l’auteur de l’image. Nous vous remercions de votre compréhension

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