18/08/2023 Francia, (France)
Presse Océan–Jean-Pascal HAMIDA
Un lecteur du journal nous a fait part de ses interrogations à la suite de la découverte d’un obus, dans la baie du Manérick à Batz-sur-Mer, en Loire-Atlantique. Quelle quantité de munitions est encore ensevelie ? Sont-elles dangereuses ? Que faire si on en découvre ? Presse Océan répond.
Un obus mis au jour à Batz-sur-Mer début août 2023 , un autre dont le risque d’explosion était avéré découvert en septembre 2022 à Nantes, dans l’Erdre, par des pêcheurs à l’aimant … Autour de Saint-Nazaire, à Nantes, à Ancenis tous les ans des munitions sont mises au jour à l’occasion d’une partie de pêche, d’un chantier immobilier, d’une marée ou d’une forte décrue de la Loire.
12 000 habitants évacués en 2013 à Nantes et Saint-Herblain
En 2013 par exemple, dans un chantier aux confins de Nantes et de Saint-Herblain, une bombe américaine de 500 kg dont 300 de matière active est neutralisée sur place. L’opération avait nécessité l’évacuation de 12 000 habitants dans un rayon de 400 m autour de la bête . L’engin était enfoui là depuis 70 ans après une chute de 7 000 m. Combien de munitions sont encore en sommeil ? Selon le centre déminage de Nantes, au moins 10 % des bombes larguées pendant la Seconde Guerre mondiale n’explosaient pas en touchant le sol . Rien qu’à Nantes, on estime entre 4 500 et 5 000 le nombre de bombes qui ont visé la métropole entre 1940 et 1944.
300 000 tonnes de munitions immergées dans l’Atlantique nord-est
Des centaines de milliers de munitions ont été immergées après les Première et Seconde guerres mondiales. 62 sites sont recensés en France. Dans la zone Atlantique nord-est, 300 000 tonnes de munitions de tous types reposeraient au fond de l’océan, une estimation à la louche, c’est le minimum du minimum , assurait Charlotte Nithart, porte-parole de Robin des Bois, association de protection de l’Homme et de l’environnement, dans notre article du 30 octobre 2022 .
Bombe à retardement
Les risques d’accidents existent : En 2005, trois pêcheurs ont perdu la vie au sud de la mer du Nord dans l’explosion d’une bombe qu’ils avaient remontée dans leurs filets ».Et les risques liés aux agents chimiques sont bien réels. Certains se décomposent ou se dissolvent dans l’eau mais le gaz moutarde par exemple, est insoluble et le phosphore peut être problématique à long terme.
Menaces sur la faune marine
62 sites sont de véritables dépotoirs sous-marins qui, en cas d’explosion, volontaire ou accidentelle, menacent la faune marine. Et pas que : même leur nettoyage comporte des risques de dispersion de substances dangereuses. Ces données devraient être prises en compte avant tous travaux d’extraction de sable et de gravier, de pose de câbles ou de construction de parcs éoliens marins.
Que faire si vous trouvez une munition non explosée ?
Interdisez à quiconque d’y toucher. En cas d’accident, votre responsabilité pourrait être engagée.
Marquez l’emplacement de l’engin par un repère quelconque afin de faciliter l’intervention des démineurs.
Restez discret pour éviter d’attirer les curieux.
Prévenez la mairie, la gendarmerie ou la police. Ce sont eux qui avertiront les autorités compétentes selon une procédure particulière, et qui prendront les mesures qui s’imposent.
Vous avez des questions ?
Vous pouvez poser vos questions à la rédaction de Presse Océan sur tous les sujets d’actualité locale et nationale qui vous préoccupent, mais aussi sur des questions pratiques (Code de la route, réglementations…). Les journalistes s’efforceront de vous apporter des réponses.
Par sécurité, la police conseille à la population de ne pas toucher ou déplacer ce genre de munitions.
Chers éditeurs, Biographie d’une Bombe vise à mettre en lumière le danger causé par les bombes non explosées. De plus, l’aspect le plus important est que nous travaillons entièrement à but non lucratif, la sensibilisation à ce sujet est ce qui nous motive. Nous nous excusons si nous utilisons des images dans vos articles, mais nous en avons besoin pour mettre en contexte la façon dont les résultats sont effectués. Nous citerons (et nous le faisons toujours) la source et l’auteur de l’image. Nous vous remercions de votre compréhension
