23/12/2022 Francia, (France), Occitania (Occitanie), Alta Garonna (Haute-Garonne), Tolosa (Toulouse)
“If you ever come across anything suspicious like this item, please do not pick it up, contact your local law e enforcement agency for assistance”.
Par Paul Périé
C’est un des serpents de mer toulousains. Alors que l’Oncopole a vu le jour à proximité et que le téléphérique survole ces quatre lacs artificiels depuis plusieurs mois, la dépollution des ballastières, où sont immergées depuis les années 1920 environ 4 200 tonnes de nitrocellulose n’a pas encore débuté. Ce site, où l’on entreposait la matière première des obus produits dans la poudrerie voisine pendant la Première Guerre mondiale, a tragiquement refait parler de lui après l’explosion de l’usine AZF, tout près, le 21 septembre 2001. Depuis, pas grand-chose, à part de multiples annonces de chantiers de dépollution, de la Direction générale de l’armement ou de l’État, sans que rien ne bouge. Finalement, en janvier 2021, presque 20 ans après la catastrophe, un premier comité de suivi se réunit autour de la réhabilitation du site. Et, le 29 novembre dernier, le préfet de la région Occitanie et préfet de Haute-Garonne, Étienne Guyot, a fait un nouveau point sur le projet.
Préserver la faune et la flore
<< Cette opération complexe vise, à terme, à évacuer, en toute sécurité, la nitrocellulose du site tout en préservant la richesse de sa faune et de sa flore », rappelle notamment la préfecture. De fait, les ballastières sont une Installation classée pour la protection de l’environnement, et la réserve naturelle régionale Confluence Garonne-Ariège est toute proche. Selon les premières études menées, la faune et la flore se portent plutôt bien, avec notamment la présence de nouvelles espèces sur le site (écureuils roux et oiseaux notamment). « Cette nouvelle étape a permis de mettre en évidence toute la richesse de la faune et de la flore présentes sur le site des ballastières : c’est une bonne nouvelle. Nous restons vigilants pour la suite des opérations de réhabilitation, notamment la préservation de cette biodiversité », a réagi François Chollet, vice-président de Toulouse Métropole en charge de l’environnement.
« Pas d’explosion à l’air libre »
Dans ce milieu très riche du point de vue environnemental, l’évacuation des 4 200 tonnes de nitrocellulose, et les solutions techniques retenues, interrogent. Si les autorités ont tenu à rappeler que les poudres présentes « n’explosent pas à l’air libre et sont sans risque pour les riverains comme pour l’environnement, car la nitrocellulose n’est pas soluble dans l’eau et n’est pas un polluant chimique », l’enjeu est avant tout d’intervenir en préservant l’écosystème naturel. Des études sur le fonctionnement hydrogéologique du site sont en cours jusqu’au premier semestre 2023, afin d’optimiser l’opération, et plusieurs procédés innovants de traitement-déstockage sont en cours d’examen. « Les résultats complets sont attendus au premier semestre 2023 », précise-t-on. Un nouveau comité de pilotage est prévu mi-2023, une fois les résultats des études et des essais pilotes connus. La phase de travaux devrait quant à elle démarrer en 2024. « Le projet de réhabilitation des ballastières continue d’avancer, s’est ainsi félicité le préfet. Je tiens à remercier les représentants du ministère des Armées pour la qualité et le sérieux de leur action. »
Par sécurité, la police conseille à la population de ne pas toucher ou déplacer ce genre de munitions.
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